Réparation de voitures anciennes ou chirurgie réparatrice, ces deux start-up s’emparent de l’impression 3D pour innover dans des domaines éclectiques. A Bordeaux, GRYP produit des pièces auto devenues introuvables. A Toulouse, AnatomikModeling imprime des implants.
Rares et chères, les pièces détachées des “youngtimers” (voitures des années 1970 à 2000) sont un tourment pour les collectionneurs. Gauthier Laviron et Bastien Vanlathem, passionnés d’automobile, se sont lancés sur ce marché avec une solution innovante: l’impression 3D.
Le client, particulier ou professionnel, leur apporte la pièce cassée ou leur montre la pièce symétrique dans leur voiture. Grâce à un logiciel, les deux entrepreneurs la redessinent puis l’impriment en plastique grâce à une de leur imprimantes en 3D. “Cela peut prendre 20 minutes comme 20 heures, tout dépend de la taille de la complexité de la pièce“, explique Gauthier Laviron, cofondateur de la start-up GRYP.
Le dessin n’est pas facturé et permet de grossir leur catalogue. Le modèle pourra, en effet, être proposé à d’autres clients par la suite.
Une petite pièce de 2 cm sur 5 cm coûte environ 15 euros.
Près de 150 pièces répertoriées
GRYP, pour “Get and Reused Youngtimers Parts“, a vu le jour en octobre 2017. Depuis, il travaille avec environ 200 clients et revendique la création de 100 à 150 pièces. “Avec une croissance de 30% par mois, nous voudrions embaucher pour répondre à la demande plus rapidement“, assure Gauthier Laviron. Il recherche notamment des dessinateurs capables d’imprimer leurs créations en 3D. Un dessinateur doit d’ailleurs s’associer à GRYP dans les semaines qui viennent.
La start-up, basée à Bordeaux, commercialise ses pièces partout en France. Ses deux imprimantes 3D, qui coûtent chacune 5.000 euros HT sans option, ont étés financées par une subvention de la région Nouvelle-Aquitaine de 4.000 euros et par un prix de 5.000 euros remportés au concours Ubooster de l’incubateur bordelais UBee Lab.
“Les mécaniciens ont un coût de départ élevé, avec des moules dans les 2.000 euros. Avec une imprimante 3D, pas besoin d’amortir les coûts. Une fois le dessin réalisé, cela ne change rien de l’imprimer plusieurs fois“, souligne Gauthier.
Très vite, Gauthier Laviron et Bastien Vanlathem se sont fait une place sur le marché de la voiture de collection grâce à une connaissance pointue du milieu. “Bastien est plongé dans une environnement de sport auto depuis son enfance. On restaurait des voitures ensemble quand on était petit“, raconte Gauthier. Lui a monté une première entreprise d’importation et de courtage de voitures de collection à vingt et un ans. De cette expérience, il a gardé un soldie noyau de clients. S’ils partagent cette passion automobile, Gauthier et Bastien ont des parcours complémentaires : Gauthier a réalisé un master en managment de produits industriels et dispose des techniques de l’impression 3D, quand Bastien a un profil plus marketing depuis son bachelor en commerce international.
Source : lesechos.fr